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Parlez-moi d'écosystème

LES RUCHES, JUIN 2012

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Sa formation avec huit de ses collègues sur la gestion de l'exploitation agricole vient de lui sauver la mise. Fabien rejoint souriant son Berlingo blanc. Il vient de faire un premier essai concluant chez un nouveau prospect. Un fils qui a repris l'exploitation familiale depuis six mois et qui a envoyé bouler le technico-commercial de son fidèle père. Ses calculs de marge nette sur l'ensemble de la rotation l'ont impressionné. « Merci Marc pour tes bons conseils », se murmure à lui-même le jeune technico, la trentaine tout juste passée, en repensant au conseiller de gestion qui les a formés durant trois jours. Tout ragaillardi, il file à son prochain rendez-vous, chez Roland au lieu-dit Les Ruches. Un gars pointu, avant gardiste et qui tient son exploitation d'une manière exemplaire.

« Je suis passé à 250-ha avec la reprise d'une partie des terres de mon voisin », explique l'agriculteur de 45 ans, en longeant avec Fabien une jachère mellifère avant d'aller visiter une parcelle de maïs en train de lever. « J'ai semé 5 ha de ce mélange à des endroits stratégiques pour mes ruches.»

Roland est très proche de la terre, héritage de son père et de son grand-père qui n'avaient de cesse de bricoler du matériel pour limiter au maximum le matraquage de sols en majorité battants dans sa région. C'est un mordu des techniques simplifiées du sol. Et Fabien s'avoue avoir du mal à le suivre en tout.

« J'aimerais que mes programmes tiennent compte encore plus des risques de toxicité des produits et des IFT. Et puis, tu ne m'as pas parlé des derniers équipements de protection pour traiter. Mon cousin Pierre, du département voisin, m'a montré ses gants hyper souples et très résistants et une nouvelle combi plus résistante également. » Fabien est mal à l'aise. « Heu, oui, je me renseignerai, si on va les faire. »

Il se sent encore plus embêté quand Roland parle de développer de nouvelles jachères pour la faune sauvage.

« Va falloir que tu ouvres tes horizons. Tu sais bien que l'écosystème est important pour moi. Et, avec le lotissement qui va arriver pas loin, je veux montrer une belle image de ma ferme. C'est bien tous tes nouveaux calculs de marge qui vont me servir, mais ça ne suffit pas. »

Hélène Laurandel

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